zonethug a écrit:
mais alors euh, si on se raconte pas un peu de quoi ça parle, à quoi ça sert ?
à rien ça sert, you're right
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Howard Buten, plus personne ne l'ignore, est un surdoué atypique qui jongle avec trois métiers -psychologue clinicien, écrivain et clown- et deux pays, les USA et la France. Il nous offre aujourd'hui son septième roman, vingt ans après le célèbrissime Quand j'avais cinq ans, je m'ai tué. Quand est-ce qu'on arrive ? se déroule tout entier dans la tête d'une gérante de supérette de Traverse City : Bet, trop belle et trop intelligente. Etat des lieux.
A n'en pas douter, la vie de Bet n'a rien d'un long fleuve tranquille. Trois mariages, un enfant dont elle se sent incapable d'assumer la charge, quelques embrouilles à Las Vegas, et une galerie de petits boulots minables, dont elle s'échappe toujours par un éclat ou un scandale. A côté de ça, une érudition à la limite du supportable, doublée d'une absence presque totale d'estime de soi : "J'en sais un petit peu sur des tas de trucs différents et c'est bien commode pour faire des mots croisés : prenez "désaccord Eistein-Bohr" en onze lettres commençant par I par exemple".
Bet passe son temps à se poser des questions sur son passé, tout en observant les curieux échantillons d'humanité qui fréquentent sa supérette. Elle discute souvent avec eux, faisant preuve d'un admirable sens de la formule : "On a tous un jardin secret. Le mien contient une salle des pas perdus". Et puis Bet est trop belle, elle a tout d'une star de cinéma. De fait, elle rend les hommes à moitié fous, ce qui ne cesse de lui causer problème, car elle n'a qu'une seule peur : se laisser submerger par ses sentiments (ce qui, soit dit en passant, lui arrive environ onze fois par jour sans qu'elle-même en ait réellement conscience).
De l'aveu d'Howard Buten, le défi de ce livre était "de se mettre dans la tête d'une femme" On ne saurait dire s'il est réussi, tant le spécimen choisi est singulier. Au-delà de la lecture divertissante, de la plume malicieuse de l'auteur, on éprouve quelques difficultés à ressentir l'épaisseur du personnage, au fil de ses pensées souvent décousues -quoique toujours judicieuses et drôles. S'agit-il d'une projection des autistes qui peuplent les journées du psychologue clinicien : vivant derrière un mur invisible, dans un univers totalement personnel et privés de repères à la réalité sociale ? Un livre qui en enchantera certains et en déroutera d'autres... Tout comme peut déconcerter un personnage aussi protéiforme qu'Howard Buten lui-même.